Les platanes
Il y en a des tiroirs remplis, remplis de feuilles rousses et sèches
D'un automne qu'on aurait connu, d'un automne qu'on aurait chéri
Une feuille rouge qu'on effrite et le vent qui caresse nos mèches
Quand on y repense le décembre on secoue la poussière vieillie
On se rappelle du novembre où jaunissaient encore les platanes
Sur la grande place on arrachait l'écorce de ses grands arbres tristes
Mais peut-être l'étions nous aussi lorsque nos larmes tombaient sur l'âme
En rythme les feuilles si fripées s'écroulaient d'en dessus sur nos têtes
Dans le tiroir tombent les sanglots, dans la maison fleurissent peines
Quelqu'un se rappelle avoir été l'enfant, sans lumière et aphone
Et l'enfant à l'homme remémore :
« Une tristesse s'est faite reine
S'est faite reine sur ta vie »
Il y en a des tiroirs remplis, remplis d'une liesse sans présence
Des tiroirs remplis de vide, tiroirs remplis
Pour personne.
D'un automne qu'on aurait connu, d'un automne qu'on aurait chéri
Une feuille rouge qu'on effrite et le vent qui caresse nos mèches
Quand on y repense le décembre on secoue la poussière vieillie
On se rappelle du novembre où jaunissaient encore les platanes
Sur la grande place on arrachait l'écorce de ses grands arbres tristes
Mais peut-être l'étions nous aussi lorsque nos larmes tombaient sur l'âme
En rythme les feuilles si fripées s'écroulaient d'en dessus sur nos têtes
Dans le tiroir tombent les sanglots, dans la maison fleurissent peines
Quelqu'un se rappelle avoir été l'enfant, sans lumière et aphone
Et l'enfant à l'homme remémore :
« Une tristesse s'est faite reine
S'est faite reine sur ta vie »
Il y en a des tiroirs remplis, remplis d'une liesse sans présence
Des tiroirs remplis de vide, tiroirs remplis
Pour personne.